Les autres femmes : Marginalisation, violence et accès à la justice dans le gouvernorat de Jendouba

Notre étude propose de suivre l’approche genrée de la discrimination pour laquelle ont opté des organisations de la société civile qui se préoccupent depuis longtemps de la question des femmes tunisiennes.

La question des droits économiques et sociaux des femmes issues des classes pauvres et rurales est souvent restée en retrait des initiatives nationales en Tunisie. La condition des femmes de « l’autre Tunisie », celles issues des « territoires de l’injustice », c’est-à-dire des régions de l’intérieur et des régions frontalières, reste donc largement à réinterroger.

Afin de contribuer à la mise en lumière de la condition de ces autres femmes, notre étude propose de suivre l’approche genrée de la discrimination pour laquelle ont opté des organisations de la société civile qui se préoccupent depuis longtemps de la question des femmes tunisiennes.

Les femmes sont en effet victimes de plusieurs types de discriminations, et il nous reviendra de rendre compte des façons dont le genre et l’appartenance sociale forment deux « régimes d’inégalités » en étroite et permanente interaction.

Pour cela, nous avons choisi de nous intéresser à une problématique centrale de la vie des femmes marginalisées : la violence et l’accès à la justice. Quelles situations de violence ces femmes affrontent-elles (dans l’espace de travail et l’espace privé) et dans quelle mesure ont-elles accès à la justice ? Quels sont les obstacles qui freinent l’accès à la justice et au droit ?

Ces questions seront abordées à partir d’un gouvernorat des « régions de l’intérieur » frontalier avec l’Algérie – deux données marginalisantes – qui n’a que rarement fait l’objet d’études, que ce soit avant ou après la révolution : Jendouba.